Les véhicules électriques et hybrides sont implantés dans notre système de transport terrestre. Ces véhicules font l’objet de nombreux incendies. Les produits chimiques contenus dans les cellules (hexafluorophosphate de lithium et carbonates organiques) produisent un nuage blanc spécifique qui n’est ni de la fumée ni de la vapeur, mais un nuage de vapeur explosive. L’inflammation de ces nuages de gaz génère des températures, qui dépassent, et de loin , les températures initialement connues dans le développement d’un feu “traditionnel”. Ces températures modifient de ce fait la cinétique du feu (2000°C au sol contre 1000°C sous plafond lors de l’embrasement généralisé éclair) et l’analyse des patrons de carbonisation lors de l’investigation post incendie. L’expertise des incendies de véhicules électriques nécessite une connaissance approfondie dans la lecture des nouveaux patrons de carbonisation.
Lorsque le véhicule électrique ou hybride subit un incendie, sa batterie de traction est considérée comme critique, c’est à ce titre que l’investigation des véhicules électriques incendiés nécessite une approche technique réglementée par la norme AFNOR NF C 18-550 relative aux Opérations sur véhicules et engins à motorisation thermique, électrique ou hybride ayant une source d’énergie électrique embarquée du domaine TBT et BT.
La dangerosité de ces véhicules une fois impactés par le feu, nous impose de procéder à la mise en sécurité de ces véhicules avant de pouvoir y accéder. Le contexte particulier des incendies dans les parcs de stationnement couverts nous impose de réaliser ces opérations sur place et à ce titre nous avons mis en place une méthodologie qui permet un gain de temps lors des opérations d’expertises.
- Déplacement sur site de techniciens habilités
- Procédure de mise en sécurité minimale afin de pouvoir évoluer au plus près des carcasses brûlées
- Mis en place de la procédure d’évacuation dans les règles de sécurité
- Évacuation et transport dans un centre spécialisé
Après la mise en sécurité du véhicule, le véhicule électrique incendié s’aborde, lorsqu’il est démuni de sa batterie, comme un véhicule thermique incendié en application de la norme NFPA 921 propre aux véhicules terrestres aux moteurs incendiés (chapitre 27) :
- Etude des patrons de carbonisation
- Déterminer le volume dans lequel le feu prend naissance
- Etude du sens de propagation du feu
La procédure d’investigation appliquée avec méthode et rigueur permettra de définir le point de départ du sinistre ainsi que la source d’énergie ayant permis au véhicule de s’embraser. Si l’analyse des effets du feu indique la batterie de traction comme étant le point de départ du sinistre, celle-ci devra être investiguée en détail afin de déterminer quelle est la zone la plus endommagée.
- Manque-t-il des cellules ?
- Dans quelle direction ont-elles été éjectées ?
- Existe-t-il des brèches dans le casing ?
- Existe-t-il d’autre points de dommages ?
Il existe de multiples sources d’inflammation potentielles dans les véhicules électriques, elles devront être écartées ou testées. Toutes ces opérations doivent se faire en respect des règles de sécurité, sur un véhicule mis en sécurité par des techniciens habilités. Les vérifications d’absence de tension (VAT) devront être réalisées tout au long des opérations d’expertises.